Molière, avec Beauchamp, puis Lully et enfin Charpentier, a composé 14 comédies-ballets (sur les 33 créations que compte son répertoire). Chacune d’elles a été pour eux l’occasion d’expérimenter de nouvelles solutions dans les rapports entre le théâtre, la musique, le chant et la danse.

Ces ouvrages constituent des projets cohérents, que leurs auteurs ont prémédités comme une architecture chaque fois plus finement structurée : construction formelle, bien entendu (mise en résonance des diverses arts sollicités) ; mais aussi intellectuelle, puisque, pour dégager le juste sens des ces œuvres, il faut les prendre en compte dans leur intégralité ; poétique, enfin, car ses créateurs leur attribuent une puissance active et positive – la juste combinaison des arts réunis chasse l’esprit de sérieux au profit de l’esprit de joie – en provoquant simultanément l’heureuse conclusion de l’intrigue et l’enchantement du spectateur.

L’année Molière (2022, 400ème anniversaire de sa naissance) offre une parfaite occasion de sonder la singularité, la force et la poésie de la comédie-ballet, grâce à un éventail significatif des genres à travers lesquels Molière en a décliné le principe.